Le mécanisme
Bien que les altérations qu’il provoque au niveau des voies aériennes soient identiques à celles engendrées par l’asthme allergique, le processus par lequel l’asthme non allergique opère est encore assez mal connu. La thèse actuellement retenue privilégie la nature irritante de l’agent déclencheur, que ce soit une infection virale, l’exposition brutale à un froid intense, à une substance chimique... Ainsi, la première crise peut survenir immédiatement après le premier contact.
Seuls les corticoïdes sont alors utilisables pour réduire l’état inflammatoire des bronches et ralentir leur évolution vers des altérations structurelles de plus en plus graves (les bronchodilatateurs n’ont qu’une action de confort). Ce que le clinique confirme : la sensibilité aux corticoïdes en spray est moindre, nécessitant souvent le passage à la forme comprimé; la maladie s’aggrave plus rapidement.
Le diagnostic
L’asthme non allergique survient préférentiellement après la quarantaine et concerne plus les femmes que les hommes. En l’absence de terrain allergique, le bilan médical recherche:
• une origine microbienne : Mycoplasma pneumoniae, Chlamydia pneumoniae, pneumocoque ;
• une origine virale : virus respiratoire syncytial, hæmophilus...
• une origine parasitaire : ankylostomiase, trichinose...
• un corps étranger intrabronchique;
• une mucoviscidose, une dilatation des bronches;
• une vascularite ;
• un reflux gastro-œsophagien, même asymptomatique ;
• une maladie cœliaque (intolérance au gluten) ;
• la présence de polypes ORL.
Les facteurs prédisposants
De nombreux facteurs prédisposent à la survenue de la réaction asthmatique.
- Il y a d’abord la prédisposition génétique, certains variants situés sur le chromosome 17 exposent à un risque plus élevé.
- Certains événements pendant la grossesse : une consommation régulière de fruits oléagineux et d’œufs, l’utilisation de produits chimiques irritants domestiques (eau de Javel, nettoyant tapis, white-spirit, insecticides, désodorisants...), mais aussi le stress de la mère pendant la grossesse.
- La prématurité (pour les enfants nés avant 32 semaines), mais aussi la naissance par césa- rienne ainsi que la période de naissance (les enfants nés à une période de forte pollinisation ou d’humidité ont un risque accru de développer une symptomatologie asthmatique).
- Les infections ORL repérées chez le nourrisson sont capables de favoriser un asthme précoce. G La qualité de l’alimentation: certains déficits en vitamines, minéraux et autres micronutriments ne sont pas sans conséquence.
- La pollution de l’air extérieur a un impact très important : selon une étude allemande por- tant sur 4 000 enfants, ceux qui habitent à moins de 50 mètres d’artères très fréquentées présentent des crises d’asthme presque deux fois plus fréquentes que dans la population générale.
- La pollution de l’air intérieur, et d’autant plus si l’on y fume, est tout aussi toxique pour les poumons des jeunes enfants.
- La fréquentation des piscines, même découvertes, augmente le risque de développer un asthme. Les produits chlorés utilisés irritent puissamment les voies respiratoires et les fragilisent, facilitant ainsi, le passage des allergènes aériens.
- L’exercice de certaines professions est un facteur de risque du fait de l’exposition à des substances irritantes. Six métiers sont particulière- ment exposés: les boulangers, les professionnels de la santé, les coiffeurs, les peintres, les professionnels du bois et les employés de nettoyage.
- Pour les femmes, la prise d’œstrogènes sans progestérone en guise de traitement hormonal de la ménopause augmenterait le risque de déve- lopper un asthme.
- La survenue d’événements stressants tels que la séparation de leurs parents, la mort d’un grand-parent aimé, le départ d’un ami proche ou la violence environnementale sont des événements qui peuvent générer le déclenchement d’asthme. La voie de l’héritage transgénérationnel peut également être explorée.
- L’émergence récente de la psychogénéalogie oblige à envisager que l’asthme puisse provenir de traumatismes anciens non résolus qui attein- draient plusieurs générations. Comme l’explique Anne Ancelin-Schützenberger dans son livre « Guérir les blessures familiales et se retrouver soi » qui cite des patients qui peuvent «tousser et cracher », reproduisant les symptômes du grand-père gazé au cours de la Première Guerre mondiale, il y a presqu’un siècle.
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