Accompagner un enfant sur le chemin de l’'école

Les vacances ne sont plus qu’un souvenir, agréable mais lointain, pour nos enfants. C’est un nouveau rythme qui les attend, fait de réveils matinaux, de longues séances d’études, d’émotions nouvelles et de courses effrénées dans la cour de récréation. Pour les aider à reprendre sereinement le chemin de l’école, il est inutile de les gaver de cocktails vitaminiques et de céder aux arguments des Danone et consors. Une alimentation équilibrée fera l’affaire, à condition de bien connaître sa syntaxe…

Pour prolonger les bienfaits des vacances, préparer un enfant à démarrer la nouvelle saison, l’aider à supporter physiquement et intellectuellement un rythme scolaire soutenu et compenser les carences diététiques de la cantine, il faut lui apporter une alimentation structurée et adaptée à ses besoins. Pour commencer, il faut miser sur les richesses de l’automne… Après les melons, les pastèques et les courgettes, de nouveaux fruits et légumes de saison sont là pour prendre la relève. Tout aussi riches en anti-oxydants, ils prolongent les effets protecteurs des fruits et légumes d’été. Au rayon primeur, le raisin et la figue fraîche, sont à l'honneur. Gorgés de sucres (16 g de glucides/100 g pour le premier et 13g de glucides/100 g pour le second), ils ont de l'énergie à revendre. Quant aux légumes, les céleris, riches en potassium, sélénium et fibres font leur apparition sur les étals.

Gérer le changement de rythme

Donnez de la laitue et des mandarines au repas du soir. Depuis la plus haute antiquité, la laitue est connue pour ses propriétés narcotiques et sédatives liées à son principe actif (le lactucarium) contenu dans le suc laiteux de ses grosses nervures qu'il vous faut donc conserver lors de l'épluchage de la salade. Quant à la mandarine, c'est le brome qu'elle contient en grande quantité qui lui confère son action sédative très utile dans le nervosisme et les insomnies.
Enfin de nombreux troubles du sommeil étant liés à une carence magnésienne, veillez à procurer aux enfants une alimentation riche en cet ion fondamental. Il vous faut donc privilégier au maximum l'eau de cuisson des légumes, à utiliser systématiquement pour les potages et les produits alimentaires non raffinés : farine complète, sel gris, riz complet, sucre roux, pain complet, ainsi que tous ceux qui en contiennent un taux important : algue marine sèche (type laminaire), amande sèche, bigorneau, germe de blé, cacao sec en poudre, son…

Pallier le manque progressif de soleil

La vitamine D sert à fixer le calcium au niveau osseux. Elle gouverne tout le processus de l'ossification pendant et après la croissance. Elle est indispensable à l'organisme. Chez les enfants, les besoins sont de 10 à 15 microgrammes par jour.

Lorsqu’elle vient à manquer il y a risque de rachitisme chez l'enfant : son système osseux ne se développe alors pas suffisamment. C'est pourquoi une supplémentation de vitamine D est systématiquement donnée aux bébés dès leur naissance. Certes, sous nos latitudes, les enfants ne risquent pas le syndrome de l’Antarctique. Mais il faut une exposition du corps entier au soleil pendant trois semaines pour apporter de quoi couvrir les besoins en vitamine D pendant près de 6 mois. Ou encore une exposition du visage et des bras pendant 15 à 30 minutes avec un rayonnement UV optimal pour couvrir le besoin quotidien. La levure alimentaire, les champignons, les germes de blé, les œufs, les poissons gras (thon, sardines) et les huiles de poissons sont bien pourvus en vitamine D.

En France, les 2/3 de la vitamine D sont fournis par le soleil sauf chez les personnes à risques : alimentation végétarienne, macrobiotique ou dépourvue de poisson. Si tel est votre cas, il est essentiel pour vos enfants de recourir à une supplémentation (une dose à l’automne en une seule prise, sur ordonnance médicale). Le lait entier contient de la vitamine D (le lait écrémé n’en contient plus car cette vitamine est liposoluble).

Nourrir leur cerveau

Mise en sommeil pendant près de deux mois au profit de la découverte, la mémoire va de nouveau être sollicitée. L’enfant va devoir désormais faire fonctionner ses cellules grises pour assimiler, comprendre, réfléchir, raisonner, apprendre… et rester concentré toute la journée. Une alimentation adaptée lui fournira le carburant dont son cerveau a besoin. Certes, en Occident, les enfants ne souffrent plus de sous-nutrition, mais c’est la malnutrition – alimentation peu variée et peu équilibrée – qui sévit, affectant le développement de leur cerveau et de leur intelligence. Pour être correctement nourri, leur cerveau a besoin de glucose et de pas moins de 13 vitamines, 15 minéraux et oligo-éléments, 4 acides gras et 9 acides aminés dits essentiels qu’ils ne peuvent pas fabriquer et qui doivent donc leur être fournis tels quels par l’alimentation.

Renforcer leur efficacité intellectuelle

Il faut savoir que les cellules grises exigent un apport d’énergie équivalent à 100 mg de glucose et d’oxygène par minute sans à coups et en permanence, de jour comme de nuit. Eh oui, car lorsque nos chers chérubins dorment, leur cerveau organise, classe et emmagasine les informations reçues pendant la journée. Quand l'apport en glucose est insuffisant, la réduction de la concentration en sucre dans le sang perturbe le fonctionnement nerveux et amoindrit le fonctionnement cérébral avec baisse de l’attention, de la mémorisation et de l’efficacité intellectuelle. C'est la fameuse « hypoglycémie » !

Attention cependant au grignotage : le petit biscuit que vous glissez avec les meilleures intentions du monde dans son cartable pour parer un éventuel « creux » va induire une hausse de l’insuline, provoquant une chute du taux de sucre sanguin, entraînant du coup une hypoglycémie réactionnelle. Les sucres lents (pâtes, céréales, lentilles, pois, haricots secs et riz complet…) sont préférables aux sucres rapides (bonbons, gâteaux, pain blanc...) car ils permettent un apport constant de glucides au cerveau.

Perfectionner leur mémoire

Les membranes des cellules cérébrales sont constituées à près de 60 % de phospholipides. Et c’est grâce à la gaine de myéline, constituée à 75 % de graisses que sont établies les connexions entre les neurones. Or nous savons synthétiser presque tous ces acides gras, à l’exception des « acides gras essentiels » oméga 3 et oméga 6, exclusivement fournis par l’alimentation et qui jouent un rôle primordial dans le bon fonctionnement du système nerveux et du cerveau. L’alimentation fournit assez (et parfois trop) d'oméga 6. En revanche, elle manque cruellement d’oméga 3. Pour pallier cette déficience, donnez-leur des légumes, du germe de blé, des huiles végétales (type colza, olive, tournesol, maïs, raisin) et aussi des poissons gras (sardines, saumon sauvage, maquereau) véritables usines d'oméga 3.

Les aider à digérer la pléthore d’informations

Enfin, sachez que les acides aminés sont essentiels au bon fonctionnement du cerveau de vos enfants. Pour digérer l’information, les neurones de nos enfants ont besoin d’acides aminés. Ces acides aminés servent à synthétiser les neurotransmetteurs, protéines chargées d’échanger et de transmettre les informations. Reste que certains acides aminés dits indispensables ne peuvent pas être fabriqués par l’organisme et doivent impérativement être fournis par l’alimentation car l’absence d’une seule de ces amines perturbe l’utilisation de toutes les autres. L’aliment de référence dans ce domaine est l’œuf qui contient à lui seul tous les acides aminés essentiels. On les trouve également dans les produits d’origine animale, mais aussi dans le blé, le soja et les petits pois.

Remédier aux baisses de tonus

Conserver vitalité et parer aux coups de fatigue (moins de sommeil, plus de contraintes, plus de stress) est un des gros challenges de la rentrée. Les principales vitamines anti-fatigue sont celles du groupe B. En cas de baisse de tonus, il faut privilégier au petit déjeuner les céréales et les fruits secs riches en manganèse et en vitamine B. Une cure de pollen frais de ciste (au rayon surgelés de votre boutique diététique) à raison d’une cuillère à café le matin permettra de booster leur rendement intellectuel et physique. Les incomparables qualités du pollen sont dues à sa richesse, unique dans le monde végétal, en minéraux sous forme d’oligo-éléments, provitamine A, vitamines B, C, D et E et autres substances actives qui apportent forme et vitalité. Ne pas négliger les autres produits de la ruche. Ainsi, la gelée royale a une action tonique générale favorisant la concentration et la relaxation. Le miel quant à lui est essentiellement riche en sels minéraux et en sucres simples directement assimilables par l’organisme. Le miel de bruyère augmente l’endurance et favorise la récupération. Le miel du Gâtinais est nourrissant et revitalisant. Le miel de Garrigue est tonique et fortifiant.

Améliorer leur terrain biologique

Pour fortifier globalement le terrain biologique de votre enfant, pensez à la levure de bière qui contient des glucides, des lipides et des protides (35 g de levure de bière apportent autant de protides que 100 g de viande), des sels minéraux, des vitamines E, D et B, 16 acides aminés, 14 sels minéraux. Riche en soufre, elle améliore le terrain biologique, blinde les défenses de l'organisme en augmentant la quantité de globules blancs et joue un rôle de « défatiguant » en période de surmenage.

N’hésitez pas à aromatiser vos plats avec de l’ail, de la menthe, de la cannelle et du gingembre connus pour leurs propriétés tonifiantes.
Autres alliés de la fatigue : le blé, la luzerne et l’avoine. Et si vous en avez le courage, faites germer des graines et ajoutez-les à leurs salades au dernier moment. La germination décuple le potentiel nutritif des graines.

Il est cependant illusoire de croire qu’un enfant va manger de gaieté de cœur, sans rechigner, du riz sauvage saupoudré de levure de bière. À vous de jouer au plus fin pour lui faire oublier le steack-frites et les poissons surgelés dont il est si friand. Essayez de lui donner systématiquement des fruits au goûter, des légumes au souper. Vous compenserez le déséquilibre des menus à base de viandes en sauce, de charcuteries, de chips, de desserts industriels qu’on lui sert quotidiennement dans les cantines des écoles et qu’on nous assure élaborés par des diététiciens. Enfin, ne négligez sous aucun prétexte le petit déjeuner. L’idéal : une tartine de pain complet au miel du Gâtinais, une petite banane bourrée de potassium et de vitamines B, un kiwi pour la vitamine C, un verre de jus de pommes bio ou une compote maison additionnée d’une cuillère de pollen frais de ciste. Votre enfant disposera ainsi de tous les nutriments nécessaires pour « tenir » jusqu’au goûter et pourra affronter, sereinement, les frimas de l’hiver. Et n’oubliez pas que l’enfant adopte naturellement le comportement alimentaire de ses parents. Montrez-lui l’exemple.


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