La canneberge : une alternative contre la cystite

La canneberge (aussi appelée Cranberry) suscite depuis une dizaine d’années l’intérêt des scientifiques. Les Amérindiens encensaient ces fruits sauvages pour leurs exceptionnelles vertus thérapeutiques, en particulier dans le traitement des infections urinaires. Des études cliniques viennent de démontrer que la grande airelle d’Amérique peut en effet efficacement barrer la route aux cystites récidivantes. Et éviter ainsi le recours abusif à l’antibiothérapie avec son chapelet d’effets secondaires et les risques de développer une résistance.

Bien connue outre-Atlantique, région dont elle est native, comme remède traditionnel des infections urinaires, la grande airelle rouge d’Amérique du Nord livre enfin quelques-uns de ses secrets à la communauté scientifique. Outre des propriétés anti-oxydantes dues à une forte concentration en polyphénols (deux fois plus que dans le raisin rouge, champion en la matière), la canneberge d’Amérique du Nord ou Vaccinium macrocarpon (à ne pas confondre avec la canneberge européenne ou encore avec l’airelle, dont la composition en acides organiques ainsi que le profil en anthocynes sont différents) diminuerait de façon significative la fréquence des infections urinaires et réduirait la récidive des cystites, une inflammation aiguë ou chronique de la vessie qui frappe tous les ans en France deux millions de personnes dont 85 % de femmes.

Anti-adhésif bactérien

Des études cliniques randomisées, réalisées par les chercheurs de l’Université de Rutgers dans le New Jersey ont démontré que les effets bénéfiques de ce fruit sauvage qui pousse exclusivement autour des Grands lacs du continent nord américain, sont liés à l’inhibition de l’adhérence de certaines bactéries escherichia coli pathogènes sur la muqueuse urinaire. Surtout, ils ont identifié les pro-anthocyanidines de type A, exclusivement contenues dans la canneberge (ou cranberry) comme agent destructeur de ces bactéries. Empêchées de se fixer sur les parois vésicales, les escherichia coli sont alors simplement éliminées lors de la miction. À tel point que les autorités sanitaires françaises ont donné, le 6 avril dernier, un avis favorable à l’emploi de cette plante et ont estimé que : « les données présentées suggèrent que la consommation de jus de Vaccinium macrocarpon conduit à une diminution de la fréquence des infections urinaires dues à certains E. coli uropathogènes chez la femme adulte ».

Trois fois moins de cystites

Fort de ces données, le laboratoire français Pharmatoka, spécialisé dans les compléments alimentaires, vient de mettre sur le marché Urell, un concentré de pur jus de cranberry, pasteurisé et sans ajout, directement importé de la région des Grands lacs. « Nous avons pris soin, lors de la pasteurisation, de ne pas dénaturer, par des températures élevées, les substances naturelles anti-oxydantes du fruit qui, outre leurs bienfaits sur la santé, permettent une conservation prolongée, et sans ajout, du jus concentré », tient à préciser Loïc Renard, directeur général de Pharmatoka.

Vendue depuis peu en pharmacie et parapharmacie et présentée en flacon de 300 ml avec une pipette de 5 ml, une bouteille d’Urell autorise une cure de trente jours. « L’objectif, souligne le patron du petit laboratoire de Rueil-Malmaison (92), est d’éviter, grâce à une supplémentation en cranberry dès la déclaration de la cystite, la prise répétitive d’antibiotiques et de prévenir ainsi les risques de résistance, mais surtout de diminuer de trois à quatre fois la fréquence des infections urinaires dues à des escherishia coli chez la femme ».

 

 

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