Ralentir le vieillissement de notre peau

Est-ce le virtuel, l’exigence de notre société, aujourd’hui vieillir est de moins en moins bien accepté. Et nous avons encore moins envie que notre miroir nous renvoie l’image d’une personne qui n’est pas toute jeune. À cet égard, notre peau est la première à nous trahir. Or l’ambiance générale de notre société nous projette dans un monde d’une éternelle jeunesse.


Sans compter que ne pas correspondre à cette image bien lisse devient handicapant, non seulement sur le marché du travail mais aussi dans les liens que nous pouvons tisser avec les autres. Au-delà de la dictature de l’image, prendre soin de notre peau est une démarche positive et légitime. Cela correspond également au besoin de notre peau. Éviter le vieillissement de la peau passe en effet par un certains nombre de gestes préventifs (alimentation, cosmétiques, etc.) mais peut aussi être obtenu en faisant appel à des méthodes qui forcent le naturel avec plus ou moins de succès.

L’alimentation

Le régime consiste à rechercher une alimentation riche en graisses de bonne qualité et en antioxydants. Du simple fait du vieillissement naturel, la répartition des acides gras qui composent les mem- branes des cellules s’altère : moins de GLA (oméga 6) et d’EPA et de DHA (oméga 3), ce qui entraîne la production de molécules favorisant l’émergence et l’entretien de phénomènes inflammatoires. Une carence en acides gras essentiels et en antioxydants renforce la production de ces toxiques et accélère le processus de vieillissement. L’épiderme se déshydrate, perd de sa souplesse, se fragilise, épaissit et devient moins efficace en tant que barrière contre les agents agressifs de l’environnement. Les fibres de collagène et d’élastine ne peuvent plus être renouvelées à un rythme suffisant, et le derme se relâche.

  • Chaque jour, consommer 2 cuillerées à soupe d’un mélange tout préparé d’huiles d’olive et de colza crues, ou d’huiles d’olive et de noix. Manger trois fois par semaine une portion d’environ 125 g de poisson sauvage, de préférence à chair foncée, cuit à la vapeur.
  • En cas de problème de vieillissement déjà existant, préférez les huiles de lin, de périlla ou de caméline aux huiles de colza et de noix, et associez-les à l’huile d’olive pour les stabiliser.
  • G Consommer des fruits et des légumes riches en caroténoïdes et en flavonoïdes : tomate, melon, pastèque, raisin, abricot, pêche, prune, pomme, ananas, papaye, mangue, pamplemousse rose, carotte, brocoli, choux, épinard, cresson, potiron, poivron, laitue. À noter que les caroté- noïdes sont mieux absorbés quand les fruits et légumes sont broyés (jus, coulis, soupe, purée) ou, pour les légumes, cuits dans de l’huile.
  • Boire du thé vert, riche en catéchines, molécules antioxydantes et anti-infectieuses qui renforcent les défenses naturelles contre les UV.
  • Veiller à ce queles apports quotidiens en eau soient suffisants.
  • Supprimer les épices agressives (poivre, piment, curry) et leur préférer des épices douces et des aromates riches en minéraux et antioxydants : carvi, curcuma, galanga, gingembre, menthe, romarin, sauge, thym, ail, oignon, échalote.
  • Prendre soin de tous les facteurs sus- ceptibles de perturber la transformation des oméga 6 et 3 présents dans les huiles végétales en GLA, EPA et DHA. Ainsi, il est capital d’apprendre à gérer son stress, à équilibrer un éventuel diabète, une hyperthyroïdie ou un terrain allergique.
  • Consommer des produits riches en acides aminés soufrés: yaourt, œuf, oignon, canard.
  • Éviter de consommer des aliments susceptibles de rendre la peau plus sensible à la lumière comme le céleri, le fenouil.

Les bons gestes de la toilette de la peau

Il convient d’utiliser des produits de qualité pour laver sa peau. Un des plus anciens savons et des plus respectueux de la peau est certainement le savon d’Alep (composé de soude, d’eau, d’huile d’olive et d’huile de baies de laurier). Après la toilette, l’application d’un lait corporel sur tout le corps, en massage léger, est également bénéfique. La peau et les tissus sous-cutanés sont mieux irrigués et nourris, ils retrouvent un bel aspect et une bonne tonicité. La détente et le bien-être engendrés par ce massage dans tout le corps améliorent l’humeur, élèvent le niveau de tolérance au stress, stimulent l’implication dans les tâches quotidiennes, facilitent l’endormissement.

Dans le choix de vos cosmétiques vous privilégierez les produits biologiques. Ils contiennent un moins grand nombre de substances suspectes, voire toxiques, que les autres marques. Vous choisirez en priorité ceux qui contiennent certaines huiles.

  • L’huile de macadamia : du fait de sa composition proche de la distribution des graisses de la peau, l’huile de cette noix australienne participe fréquemment à la composition des formules de base en cosmétologie.
  • L’huile d’argan : extraite du fruit de l’arganier, arbre spécifique d’une région du Maroc, cette huile contient 43 % d’acide oléique, 35 % d’acide linoléique. D’usage traditionnel, peu d’études ont encore été faites à son sujet. En dermatologie, elle est utilisée en externe pour régénérer la peau, les cheveux et traiter nombre de problèmes cutanés. Et en interne, pour son pouvoir antioxydant.
  • Les huiles de bourrache et d’onagre : elles sont riches en GLA, oméga 6 essentiel.
  • L’huile de jojoba : l’huile qui est extraite des graines de cet arbre des régions désertiques du Mexique et du sud des USA, aurait des propriétés semblables à celles du sébum. Elle est largement utilisée aussi bien comme régénérant que comme trai- tement des affections sèches de la peau.
  • L’huile de rose musquée du Chili : c’est une des huiles les plus riches en oméga 3 (ALA notamment).
  • Le monoï : des fleurs du tiaré de Tahiti macérées dans de l’huile de coprah pendant une dizaine de jours, avec adjonction d’un antioxydant naturel. Cette préparation aurait un effet hydratant et régénérant.
  • L’huile de cumin noir (ounigelle,kalinji) est particulièrement efficace sur les phénomènes inflammatoires et donc sur les peaux sensibles et irritées (coup de soleil, gerçures, eczéma, psoriasis).

Utiliser à bon escient les crèmes solaires

Ce n’est que depuis quelques années que l’effet délétère des UVA est connu et que l’on s’est rendu compte que, contrairement aux UVB, la quantité d’UVA reçue par la peau est identique quelle que soit l’altitude ou l’heure de la journée.

L’efficacité des produits photoprotecteurs est définie par leur indice de protection qui va de 15 (protection minimale) à 40 et plus (protection extrême) : si l’emploi d’un produit dont l’indice de protection est compris entre 15 et 19 est souvent suffisant, il est conseillé d’appliquer des écrans dont l’indice est compris entre 20 et 30 en cas de fragilité cutanée reconnue et supérieur à 40 en cas d’intolérance solaire ou d’exposition particulièrement intense (haute altitude, séjour sous les tropiques). Il faut savoir que la protection réelle est de 2 à 4 fois moindre que celle annoncée sur l’emballage du produit du fait que personne ne respecte les recommandations d’application de 2 mg par cm2. Ne pas oublier non plus que le but de ces produits est d’améliorer la tolérance aux rayonnements solaires et non d’allonger le temps d’exposition.

En effet, la durée de protection n’excède pas deux heures. Et il est faux et dangereux de croire que plus l’indice de protection est élevé, plus on peut espacer les applications. L’efficacité de ces produits provient en grande partie de la qualité de l’excipient car c’est de lui que dépendent l’épaisseur et la régularité de la couche appliquée, la capacité du produit à rester fixé à la surface de la peau et la durée plus ou moins prolongée de son effet protecteur. Ainsi, une huile résiste bien à l’eau, mais ne procure qu’une protection médiocre ; une émulsion procure un film plus épais qu’une huile tandis qu’une émulsion en phase aqueuse permanente, bien que d’un grand confort d’application, est rapidement éliminée par la sueur et l’eau. Seule l’émulsion en phase huileuse permanente est à même d’induire un effet suffisamment rémanent.

Bien sûr, vous choisirez votre crème protectrice en fonction de votre phototype (sensibilité cutanée), du lieu (latitude et altitude), des heures d’exposition.

La phytothérapie

De nombreuses plantes exercent une action intéressante sur la peau. Nous avons retenu :

  • L’aloès (Aloe vera barbadensis) synthétise une substance rare, l’acemannan, polysaccharide qui stimule le système immunitaire en activant les lymphocytes et les cellules NK (natural killers). Par ailleurs, il favorise l’hydratation (par ses nombreux polysaccharides) et la régénération (par son cocktail antioxydant et antiradicalaire). Il réduit également le risque infectieux et accélère le processus de cicatrisation de la peau (par stimulation de la synthèse du collagène et de l’élastine). Par voie interne, le jus d’aloe vera, participe à la correction des différents déficits ou/et carences micro-nutritionnels en apportant vitamines, minéraux, acides aminés et certaines enzymes.
  • La cire d’annatto,ou achiote,ou rocou, – fruit non comestible du Bixa orellana – est un concentré de micronutriments essentiels à la peau : vitamine A, caroténoïdes (bixine, bêta-bixine), vitamine E (notamment sous forme de delta-tocotriénol), magnésium, calcium, sélénium. Par ses vertus antioxydantes, le rocou protège des radiations solaires. Il est utile autant à titre préventif (facilitation du bronzage) que curatif (brûlures). Par sa richesse en delta-tocotriénol, il aurait également la vertu de protéger les cellules de la peau de la dégénérescence cancéreuse : cette propriété mise en évidence chez la souris, n’a pas encore été confirmée chez l’homme.
  • Le bambou : par sa richesse en silice organique (dix fois supérieure à celle de la prêle), il aide à la restauration de la souplesse de la peau. Le silicium entre dans la composition de la peau, des liga- ments, des tendons et des os. Chez l’adulte jeune, les réserves sont voisines des 20 grammes, puis s’amenuisent au fil du temps, d’où la nécessité d’une complémentation alimentaire dès les premiers signes de sénescence de la peau.
  • La racine de bardane (Arctiumlappa) est aussi couramment utilisée. Elle exerce au niveau de la peau une action antioxydante, anti-inflammatoire, anti-infectieuse, antimutagène et antitumorale !
  • Le ginkgo (Ginkgo biloba) est la star des plantes antioxydantes. Outre cette action, l’extrait de ses feuilles exerce une action régénératrice au niveau de tous les vaisseaux, artères, veines et microcirculation. Véritable médicament anti-âge, il favorise la cicatrisation.
  • L’extrait de Tephrosia purpurea (notamment des graines), plante utilisée en médecine ayurvédique, est largement employée en cosmétologie et en dermatologie pour son action anti-inflammatoire, anti-âge et pigmentante (par stimulation des mélanocytes).

Complémenter son alimentation

Le matin au réveil, faites le test suivant : grattez votre peau au niveau des che- villes. Si celle-ci a tendance à former des petites peaux sèches, c’est que vous manquez d’acides gras. Il peut être également utile de complémenter votre alimentation en prévision de vacances au soleil. Commencez alors la cure plusieurs semaines avant la première exposition et continuez toute la durée du séjour et pendant deux à quatre semaines au retour. Ces compléments alimentaires optimiseront les défenses antioxydantes de votre peau. Privilégiez un cocktail de substances dont :

  • Les acides gras essentiels. Du fait du déséquilibre régulièrement retrouvé en Occident entre oméga 6 et oméga 3 au dépens de ces derniers, la seule prise de DHA (oméga 3) est souvent suffisante.
  • Les caroténoïdes. Ils neutralisent les radicaux libres générés par les dérivés oxygénés et participent à la régulation d’autres antioxydants (vitamine C et E en particulier) au cœur même des cellules. Par ordre décroissant d’efficacité, ce sont: le lycopène, l’astaxanthine, la canthaxanthine, l’alpha-carotène, le bêta-carotène et la zéaxanthine. Plusieurs études ont montré que l’exposition aux rayons UV diminue le nombre de cellules de Langerhans et semble éga- lement inhiber leur capacité à présenter les antigènes aux lymphocytes T, avec pour conséquence une propagation plus facile des infections cutanées et des dégénéres- cences cancéreuses. Ces troubles ont été associés à une teneur basse en bêta-carotène. La supplémentation en bêta-carotène à une dose moyenne de 30 mg/j, c’est-à-dire à une dose supérieure à ce que peut apporter une alimentation équilibrée, permet de renforcer l’activité du système immunitaire. Seules contre-indications : le fumeur, sa compagne et leurs enfants.
  • La vitamine B6,indispensable à la synthèse de la cystine et à son incorporation dans la kératine.
  • La vitamine C : elle favorise la synthèse des fibres de collagène et d’élastine.
  • La vitamine E : en collaboration avec la vitamine A, elle régule l’hydratation de l’épiderme et facilite la microcirculation.
  • zinc : il protège les radicaux soufrés de la cystine, de la méthionine et de la taurine, trois acides aminés indispensables à la synthèse des fibres de collagène et de kératine qui sont les principales protéines de structure, respectivement de la peau et du cheveu. Il participe aux défenses immunitaires, notamment contre les infections et facilite la cicatrisation.
  • Le sélénium : il est indispensable à la croissance des fibroblastes dont dépend la sécrétion du collagène.
  • Le silicium sous forme assimilable, silanol (méthylsilanetriol), équivalent de la silice du bambou.

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