Caractéristiques de l’asthme allergique

Le mécanisme

L’allergie est un dérèglement du système immunitaire qui se met à considérer dangereuses des substances qu’il reconnaissait jusque-là comme inoffensives : pollens, poils d’animaux, aliments...

Lors du premier contact avec une substance que l’organisme considère comme dangereuse, certaines cellules immunitaires (les plasmocytes) synthétisent des anticorps de la série des immunoglobulines E (IgE) à des concentrations faibles. Les IgE ainsi libérées circulent dans le sang pendant deux à trois jours avant d’être éliminées ou se fixent à d’autres cellules sanguines (polynucléaires basophiles, mastocytes, polynucléaires éosinophiles, macrophages, plaquettes...).

Lors d’un second contact avec le même allergène, deux molécules d’IgE se combinent avec celui-ci. Ce complexe stimule l’ensemble de cellules où se sont fixés les IgE qui produisent alors immédiatement les médiateurs de l’allergie dont l’histamine (par les mastocytes), la sérotonine (par les plaquettes), les prostaglandines de série 2 et les leucotriènes.
L’histamine et la sérotonine provoquent une constriction des bronches. Les leucotriènes augmentent la concentration cellulaire en calcium et, par-là, la production d’histamine, ce qui aggrave la bronchoconstriction. Quant aux prostaglandines de série 2, ils favorisent l’inflammation.
L’allergie n’apparaît donc pas au premier contact mais uniquement lors de contacts ultérieurs. De toute façon, elle est dépendante des réserves de l’organisme en magnésium, en vitamine C et en flavonoïdes qui tous freinent la production de l’histamine.

Le diagnostic

Le diagnostic d’allergie repose aujourd’hui essentiellement sur la découverte d’une élévation significative du taux sanguin des immunoglobulines E (IgE) et des globules blancs de la série éosinophile. Lorsque l’origine allergique est confirmée, la détermination du ou des allergènes se fait par la réalisation de tests cutanés: timbres (patch tests), injections sous-cutanées de quantités infimes d’allergènes (prick-tests).

Une foule d’allergènes possibles

Les allergènes sont nombreux. Il s’agit :

– des pollens provenant d’herbacées (ambroisie, armoise pariétaire, plantain...), de graminées (chiendent, dactyle, ivraie, phéole des prés...) ou d’arbres (cyprès, genévrier, thuya, aulne, bouleau, charme, noisetier, frêne, olivier, troène...) ;

– des moisissures saisonnières (Alternaria, Botrytis, Stemphyllum...) ou perannuelles (Aspergillus, Penicillium, Rhizopus...) ;

– des acariens présents dans la poussière ;

– des protéines produites par la peau de certains animaux et colportée par leurs poils ;

– des insectes (blattes en premier lieu) ;

– des substances présentes dans l’alimentation (trophallergènes) : ce sont, pour l’essentiel, des protéines ou des complexes de protéines et de glucides d’une taille bien particulière, mais certains additifs ont aussi ce pouvoir pathogène.

– des allergènes professionnels : acide chromique, amines aromatiques, cobalt, formaldéhyde (autre nom du formol), isocyanates, sels de nickel, persulfates, phénylhydrazine, phosphates, polyuréthane, poussières de bois... pour ne citer que ceux qui sont reconnus comme responsables d’asthme professionnel ;

– des médicaments : aspirine, pénicilline, sulfamides...

– et plus rarement des auto-antigènes : les IgE elles-mêmes et certains de leurs récepteurs à haute affinité !

Les allergies croisées : très fréquentes

Du fait que le même allergène peut être présent dans plusieurs organismes vivants, l’allergie à un de ceux-ci entraîne l’allergie aux autres. C’est ce qu’on appelle des allergies croisées. Ainsi, les allergies respiratoires sont souvent croisées à des allergies alimentaires, de sorte qu’un sujet allergique aux pollens de bouleau présente un risque de 50% de faire une allergie également aux légumes ombellifères (carotte, céleri, coriandre, fenouil, persil) et aux fruits de la famille des rosacées (abricot, cerise, noisette, pêche, pomme). Pour ce qui est de la pomme, il s’agit essentiellement de la golden delicious, plus encore si celle-ci est bien mûre. Cependant, la cuisson détruit l’allergène. La personne allergique aux graminées présente 40 % de sensibilisation à la tomate. Et, réciproquement, une personne qui présente une allergie alimentaire a un risque plus élevé de faire une allergie aux pollens !


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