Jeûner pour stimuler l'intelligence cellulaire

Jeûner est une véritable méthode de purification qui va permettre au corps de mobiliser des énergies neuves pour régénérer des tissus, éliminer des surcharges et présider à un phénomène cher aux naturopathes : l’auto-guérison. Contrairement à ce que l’on dit un peu partout, jeûner ne présente pas de risques, à condition de respecter quelques précautions simples.


Le jeûne, comme le sommeil, permet à l’inconscient de faire un grand ménage de l’organisme. Chaque système – immunitaire, rénal, respiratoire, cardio-vasculaire, nerveux, lymphatique, intestinal – se remet d’aplomb. Chaque sens – l’odorat, la vue, l’ouïe, le toucher, le goût – récupère son acuité.
Le jeûne apporte une détoxination du corps en profondeur, un regain de vitalité et une vision plus claire de la vie. Il va stimuler en quelque sorte cette intelligence cellulaire et biologique qui va gérer notre santé, bien mieux que ne le feraient notre raison et notre intellect.

Le jeûne hydrique

Le jeûne le plus communément pratiqué et le plus simple est le jeûne hydrique qui se résume à des boissons sans aucune alimentation solide. On parlera de jeûne court ou diététique si sa durée est inférieure à sept jours, de jeûne moyen entre une et deux semaines et de jeûne long ou thérapeutique à partir de trois semaines d’abstinence. Il se fera alors en clinique spécialisée comme cela se fait couramment au Canada et en Allemagne. Le jeûne hydrique du docteur Otto Buchinger se pratique sur une semaine avec la prise d’une tisane le matin, d’un jus de fruit coupé avec de l’eau dans la journée et d’un bouillon clair le soir.

Le jeûne sec

Le jeûne sec n’admet aucune boisson et ne peut se faire plus de 2 ou 3 jours d’affilée. Il entraîne un nettoyage en profondeur des cellules et peut se pratiquer à la suite d’un jeûne hydrique.

Le jeûne diététique

Il s’adresse à des gens en bonne santé qui peuvent pratiquer tout seuls. C’est un jeûne annuel de plusieurs jours pour éliminer les toxines, tissus, cellules mortes et réserves de graisses afin de régénérer l’organisme et stimuler ses défenses. Il s’agit de ne rien manger et de boire beaucoup pour décharger les reins qui auraient du mal à éliminer si les urines étaient trop concentrées. L’idéal : un bouillon de légumes filtré le soir, une tisane le matin avec du miel et, les deux premiers jours, pour éviter les malaises, de l’eau avec un peu de jus de fruits pendant la journée. Au bout de deux ou trois jours, la sensation de faim disparaît. On ne salive plus, les sucs gastriques ne sont plus sollicités.

Le jeûne thérapeutique

Il s’adresse à des gens malades et nécessite un encadrement médical qualifié et en clinique. Son action s’explique ainsi : puisque l’organisme n’a pas besoin de s’occuper de la nourriture, il va se charger de nettoyer les toxines, d’éliminer les cellules défectueuses et de stimuler les défenses immunitaires déficientes. Ainsi, s’il y a de l’angine dans l’air, il va se mettre à fabriquer des antibiotiques.
En France le jeûne thérapeutique est une pratique quasi confidentielle. Mais il sort petit à petit de l’anonymat et s’inscrit dans une démarche diététique et philosophique qui s’appelle l’hygiénisme. Des écoles comme celles d’André Passebecq, Daniel Kieffer et Alain Rousseaux l’enseignent et le pratiquent. Le docteur Jean-Pierre Willem l’inclut dans l’enseignement des « Médecins aux pieds nus ». Mais c’est chez nos voisins allemands que le jeûne thérapeutique prend toute sa dimension. En Allemagne, il existe des cliniques de jeûne qui obtiennent des rémissions et guérisons pour des maladies chroniques difficilement guérissables, notamment avec les méthodes du docteur Otto Buchinger. Aux États-Unis, les méthodes du docteur Shelton ont fait depuis longtemps leurs preuves. L’institut Hippocrate de West Palm Beach en Floride utilise aujourd’hui le jeûne thérapeutique avec beaucoup de succès y compris dans les cas de cancer. Au Japon, le nombre de curistes annuels dans le centre du docteur Yuumi Ishihara a triplé ces dernières années pour atteindre les 3 000.

Bienfaits du jeûne

  • Une perte de poids. Même si les effets d’une semaine de jeûne vont bien au-delà d’un simple régime, la perte de poids associée est réelle, allant de 5 à 10 % du poids selon le poids de départ. Cependant, une personne sans surpoids ne perdra que le strict minimum qu’elle reprendra d’ailleurs à l’issue du jeûne.
  • Un nettoyage en profondeur par élimination des graisses superflues et des toxines dues au stress et aux pollutions diverses.
  • Une régénération car l’énergie digestive non utilisée est réorientée vers la guérison et la cicatrisation.
  • Une augmentation des défenses immunitaires par une activation des cellules de défense du corps.
  • Un déconditionnement vis-à-vis des stimulants artificiels et de certains médicaments.
  • Une peau neuve : en nettoyant l’intérieur de notre corps, le jeûne permet de retrouver une peau plus jeune et plus souple.
  • Une prévention vis-à-vis de nombreuses maladies et des troubles du vieillissement prématuré ou de la ménopause.
  • Une correction de l’hypertension et du cholestérol après une semaine de jeûne.

L’entrée du jeûne

Il est important de réduire son alimentation avant de faire un jeûne afin de préparer le corps progressivement. Cinq jours avant le jeûne, il est conseillé de bannir le tabac, l’alcool et les excitants. Trois jours avant, éviter ou diminuer les protéines animales (viande, poisson, œufs et produits laitiers) et la veille du début du jeûne consommer des fruits ou des légumes à volonté et boire abondamment. Pendant la cure, il est déconseillé de fumer, de prendre des drogues, de l’alcool, du café, ainsi que des médicaments car leur effet en serait décuplé. Pas de sel non plus pour éviter les problèmes de rétention d’eau.

Hygiène intestinale

Voici selon le naturopathe Daniel Kieffer, deux précautions et préparations indispensables au jeûne court ou moyen. La première est de vider le tube digestif de tout ce qui peut fermenter, putréfier, stagner, car bien évidemment le transit intestinal et digestif en général va être très ralenti durant le jeûne. Il suffit d’une légère purgation la veille au soir du premier jour de jeûne qui peut se faire avec du chlorure de magnésium ou une cuillerée d’huile de ricin ou quelques pastilles de plantes achetées en boutique diététique. Le but est de provoquer dans les six heures qui suivent des selles qui vont vider l’intestin.
Il faut ensuite procéder à un nettoyage de l’intestin. Le plus simple, c’est une soupe de légumes ou une bouillie cellulosique avec des blettes, des endives, des poireaux, du fenouil, du céleri, des haricots verts, de la salade cuite. Bien cuites et assaisonnées avec des aromates, ces fibres et celluloses vont nettoyer doucement l’intestin. De cette façon, il n’y aura pas de putréfactions.

Gérer la sensation de faim

C’est en général au deuxième ou au troisième jour que l’on ressent une certaine fatigue due à l’épuisement du glucose disponible dans le sang, alors que le corps commence la transformation des graisses en sucres. La sensation de faim disparaît en général au début du troisième jour, lorsque le corps s’habitue à se nourrir de ses réserves et n’attend plus d’alimentation extérieure. C’est une déprogrammation des habitudes de repas qui s’opère alors.

La reprise alimentaire

Comme pour l’entrée du jeûne, il faut soigner la reprise alimentaire sous peine de perdre les effets de la cure et d’avoir des ennuis tels que maux de ventre, accès de fièvre, crises de foie… De même longueur que le jeûne, la récupération se fait graduellement et de façon planifiée pour permettre au corps de reprendre son rythme. Il faut commencer par introduire du végétal sous forme de fruits frais ou secs trempés et de légumes crus ou cuits. Puis des oléagineux, des graines germées et des céréales complètes. Le tout arrosé de bonnes huiles bio de première pression à froid type olive, colza ou noix. Introduire du poisson à partir du troisième jour. Et les autres protéines animales, si vous en consommez, en dernier. Il faudra éviter, durant cette reprise, les produits raffinés et les excitants, ainsi que les aliments fermentés tels que le pain et le fromage.

Que se passe-t-il vraiment ?

Si les pertes pondérales totales peuvent atteindre 40 % du poids du jeûneur, elles se répartissent en 60 % de pertes en graisse, 20 à 30 % de pertes en muscle, 8 % pour la peau, 5 % pour le sang, mais seulement 2 % pour les organes dits nobles tels le cœur, le cerveau…
Les premiers jours sont les plus efficaces (– 500g/j), surtout si l’on a limité la prise de boisson. Puis le métabolisme basal se réduisant, les pertes sont chaque jour moins importantes.
La perte de poids est beaucoup plus rapide et visible lors des jeûnes suivants, soit que le jeûneur devienne un « pro du jeûne » et boive très peu, soit que le corps lui-même reconnaisse le sens de son épreuve.
Durant la diète, l’organisme devient très économe et il retient toutes les substances rares, oligo-éléments, enzymes… On note souvent, suite à un jeûne, une modification de « l’instinct alimentaire », et un rejet des aliments frivoles pour une recherche des nutriments vrais.

Les indications du jeûne

  • Le jeûne court

Il n’a aucune prétention thérapeutique. Mais il entraîne un repos organique, suivi d’un rééquilibrage des fonctions naturelles (sommeil, sexualité) et d’une baisse tangible de l’appétit et des besoins en excitants.

  • Le jeûne d’une semaine

Il a de surcroît un effet pondéral. La consommation des graisses est importante, ainsi que les pertes hydriques, surtout si les deux derniers jours ont été passés sans prise d’eau. Ce genre de cure se pratique sous surveillance d’un médecin ou d’un hygiéniste capable de déceler un mauvais déroulement du jeûne, tel l’acidocétose.

  • Le jeûne longue durée

Il est assimilé à un acte thérapeutique mais certainement pas médical : pas de médicaments, pas de pratiques manuelles… on est là dans un vide juridique heureux qui permet de véritables soins à l’abri des foudres du système médical. Mais il serait audacieux de dresser ici une liste des préconisations médicales d’un jeûne de plus d’une semaine. D’une part, c’est illégal car assimilé à une « incitation à des thérapeutiques non éprouvées ». Et d’autre part, ces préconisations seraient très aléatoires compte tenu des auto-diagnostics erronés ou fantaisistes.

Contre-indications

Le jeûne est fortement déconseillé en cas de grossesse. Il est également unanimement reconnu que la tuberculose est une contre-indication majeure au jeûne. Les personnes trop affaiblies ne peuvent pas bénéficier des bienfaits du jeûne car leur force vitale est insuffisante. Les diabétiques insulino-dépendants, les malades épuisés, dévitalisés ou sous médication chimique lourde (l’effet des médicaments est multiplié et leur toxicité devient incontrôlable) non plus. Enfin, sauf cachexie, les « maigres » peuvent eux aussi pratiquer le jeûne.

 

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